La tâche du poêle est donc d’extraire le rire de toutes les parties de la vie qu’il veut présenter, ou de l’y ajouter. […] Cela se sent, plutôt qu’on ne le démontre : on voit pourtant bien qu’à une âme naïve, la plus fausse des coquettes devait, dès la première rencontre, présenter son idéal plus complet et apparent qu’une simple honnête femme : le vrai a ses limites que le faux franchit aisément. […] C’est même ce point de vue qui rend la comédie possible : tous les personnages ridicules sont des gens qui s’acharnent à dévier ou supprimer la nature, qui n’ont pas su voir qu’elle était toute bonne et toute-puissante ; et ainsi ils se présentent dans leur opposition au vrai, non au bien : par conséquent, ridicules, et non odieux. […] Tout au plus, dans les dernières années, trouva-t-on que décidément il revenait trop souvent à la peinture des mœurs bourgeoises, au lieu de présenter les mœurs de cour : il n’y avait pas assez de marquis dans ses dernières pièces ! […] Rafle qui aide Turcaret à faire une usure effrontée et le plus impitoyable brigandage, voilà les originaux que Lesage nous présente, peints d’après nature, parfois même plus vrais que nature.
» Astyanax, dans Homère, jouant avec le panache du casque de son père qui va mourir, ne présente ni un spectacle plus naïf, ni un contraste plus touchant. […] Il ne se présentait qu’un seul moyen, celui d’apprendre la langue sanscrite, langue la plus admirable en effet, mais aussi la plus difficile de toutes les langues connues, et pour l’étude de laquelle il n’avait encore été publié, à cette époque, aucun ouvrage élémentaire. […] C’est ainsi que cette forêt, tout à l’heure si bruyante, ne présente bientôt plus que l’aspect d’un funeste champ de carnage, dévoué au silence, couvert de cadavres, souillé de sang et jonché de tronçons de lances brisées, de massues, d’arcs, de flèches, et de débris d’armes de toute espèce. […] Non, on me reconnaîtrait pour être le roi ; il vaut mieux que je me présente sous l’aspect d’un voyageur demandant l’hospitalité. […] Il apprend, de la bouche de son élève chérie Sacountala, la visite du héros, son amour, sa promesse de la couronne, quand elle viendra dans sa capitale lui présenter l’anneau nuptial.