Un autre portrait, d’une ressemblance garantie par toutes les mémoires, est celui de mademoiselle Hackendorf, la riche héritière, qui se présente aux prétendus avec deux millions dans chaque main. […] Le vice s’est présenté à elle sous les traits durs de la Nécessité ; elle l’a subi et elle l’ignore.
Il y a des noms qui vivent et dont on peut parler à chaque instant comme d’une chose présente. […] Vers le mois de juillet 1729, un petit abbé bossu et peintre en miniature, l’abbé Bouret, fils d’un trésorier de France à Metz, se présenta deux fois chez Mlle Le Couvreur, et, ne l’ayant pas trouvée, il laissa pour elle une lettre dans laquelle il lui disait qu’il avait des choses importantes à lui révéler, et que, si elle en voulait être informée, elle n’avait qu’à venir le lendemain dans une allée solitaire du Luxembourg qu’il lui désigna ; que là, à trois coups qu’il frapperait sur son chapeau, elle le reconnaîtrait et pourrait tout apprendre de lui.