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1265. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Le nœud dépend entièrement du choix et de l’imagination industrieuse du poète ; et l’on n’y peut donner de règle, sinon qu’il doit ranger toutes choses selon la vraisemblance ou le nécessaire, sans s’embarrasser, le moins du monde, des choses arrivées avant l’action qui se présente. […] Mais les narrations qui se font des choses qui arrivent et se passent derrière le théâtre depuis l’action commencée, produisent toujours un bon effet, parce qu’elles sont attendues avec quelque curiosité, et font partie de cette action qui se présente. […] Tout ce qui se présente, arrive entre des amis, entre des ennemis, ou entre des personnes indifférentes. […] Or, la vérité paraît poussée au-delà des limites, 1º quand les traits sont multipliés et présentés les uns à côté des autres. […] Les sujets champêtres font plaisir par les tableaux naïfs qu’ils nous présentent, et sont très susceptibles d’une musique gracieuse, par les images riantes dont ils sont ornés.

1266. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Nul ne songe à s’en scandaliser : personne n’imagine qu’un habit doive être un éteignoir, et cela est vrai de tous les habits, en premier lieu de la robe. « Quand je suis entré dans le monde, en 1785, écrit un parlementaire281, je me suis vu présenter en quelque sorte parallèlement chez les femmes et chez les maîtresses des amis de ma famille, passant la soirée du lundi chez l’une, celle du mardi chez l’autre. […] Mme de Genlis, Souvenirs de Félicie, 160. — Il faut noter pourtant, sous Louis XV et même sous Louis XVI, le maintien de l’ancienne attitude royale. « Quoique je fusse prévenu, dit Alfieri, que le roi ne parlait pas aux étrangers ordinaires, je ne pus digérer le regard de Jupiter Olympien avec lequel Louis XV toisait de la tête aux pieds l’homme présenté, d’un air impassible, tandis que si l’on présentait une fourmi à un géant, le géant, l’ayant regardée, sourirait ou dirait peut-être : Oh, quel petit animalcule ! […] Voir dans les Mémoires de Mme d’Oberkirch (II, 349) la leçon donnée par Madame Royale, âgée de sept ans et demi, à une dame présentée.

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