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293. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Avant le 18 fructidor, dans sa brochure des Réactions politiques, il a tracé des journaux et des journalistes du temps un portrait si peu flatté, que ce n’est pas à nous, journalistes, de le citer ici65 ; on ne manqua pas de le lui rappeler plus d’une fois, sous la Restauration, lorsqu’il demandait la popularité à ces mêmes journaux et qu’il plaidait pour l’entière liberté de la presse : « L’orateur qui descend de la tribune, disait-il à la Chambre des députés, le 9 février 1822, en répondant à M.  […] Il n’en est pas moins vrai qu’Adolphe et le Portrait de Julie, cette sœur d’Ellénore, sont deux pastels délicieux et achevés, dans la teinte grise. On trouve dans ce dernier Portrait bien des remarques d’une piquante et spirituelle justesse, telles que celles-ci : « Elle (Julie) ne disait pas souvent des mots isolés qu’on pût retenir et citer, et c’était encore là, selon moi, l’un de ses charmes. […] Guizot, dans le portrait qu’il a tracé de lui et que M. 

294. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Le portrait que je puis faire de lui à Votre Majesté ne différera pas beaucoup de celui que j’ai fait précédemment. […] Gachard, instituant le contraste et l’antithèse, trace, de Philippe II, à cette occasion, un portrait développé, que j’appellerai admirable dans son impartialité. […] Ce portrait, qui se compose tout entier de mots et de traits originaux rapportés, me donne au plus haut degré le sentiment de la vérité et de l’équité historique, et ceux qui ont une fois goûté à ce genre sobre et sain sont guéris à jamais du clinquant, du flambant, du faux enthousiaste, du faux pittoresque, du faux lyrique. Ce portrait, après tout, est celui d’un roi et d’un personnage politique qu’on peut haïr, mais qui se fait respecter et compter pour sa tenue, sa consistance et sa hauteur : le caractère de don Carlos est celui d’un pauvre enfant, gourmand, brutal, extravagant, incapable de rien avec suite et capable de tout dans un accès de fureur.

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