Raffaëlli n’a mis que vingt jours après cette grande machine, et il faut convenir qu’après mille changements, mille métamorphoses, mille traverses, le portrait a de très grandes qualités. […] » Et tout d’abord les portraits de ce monde, croqués par Voillemot : le père Dinochau, un vieil abruti, la mère Dinochau qui avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive, et le fils Dinochau célèbre plus tard, un voyoucrate fin et intelligent. […] s’écrie un graveur en train de faire son portrait, c’est un homme qui ne peut pas supporter un pli sur lui, voilà ! […] Aujourd’hui, une femme en deuil dépose chez moi une lettre, avec une photographie du garçonnet du bois de Boulogne, et qu’elle m’envoie, comme une carte de souvenir de l’enfant, dont j’ai tracé un si charmant portrait, me remerciant d’avoir fait revivre l’être bien-aimé. […] C’est Zola, n’ayant plus sa tête du portrait de Manet, un moment retrouvée, mais si changé, avec de tels trous aux pommettes, un si immense front sous ses cheveux rebroussés, que vraiment dans la rue, je serais passé à côté de lui, sans lui donner la main.
. — On trouve aussi que Fouché est jugé un peu favorablement et avec trop d’indulgence ; le portrait de M. de Talleyrand, très-agréable, n’est lui-même qu’ébauché ; l’historien, si bien au fait des secrets les plus honteux, ne peut tout dire ; mais ces portraits sont touchés avec infiniment d’art et de goût.