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219. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

On a trouvé le portrait faux, outré et inopportun. […] Voici les grandes lignes de ce portrait. […] Taine construit un portrait moral comme on construirait une pyramide d’Egypte. […] Je les ai résumés, j’en ai dit mon impression, et quelles atténuations et quels compléments j’aurais voulus à ce portrait grandiose, à la fois abstrait et vivant. […] Je cherche en vain à quelle rancune il a pu obéir, à qui il a voulu plaire en faisant son portrait de Napoléon.

220. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

C’est le piège de la poésie personnelle ; mais là où le portrait reproduit fidèlement l’original, l’art n’a pas de beautés plus pénétrantes. […] Toute chose lui est comme un de ces portraits de maître qui, dans les musées, semblent suivre de l’œil les visiteurs, il n’y a pas dans la nature, telle qu’il la sent, d’objets inanimés ; tout a vie, et le sait ; il n’y a pas d’aspects, mais des visages. […] Le laboureur dans son sillon, le vendangeur dans sa vigne, le marin sur l’Océan, le soldat devant l’ennemi, paraissent tour à tour, en des cadres appropriés aux portraits, non avec des perfections romanesques, mais avec les mœurs simples et fortes que fait le travail, et que transmettent les pères aux enfants, dans les familles encore nombreuses, grâce à Dieu, qui sont comme le sel de la terre française. […] Elle s’occupe plus de la chronique des lettres que de leur histoire, et elle fait plus de portraits que de tableaux. […] Dans sa trop vaste galerie, parmi une multitude d’ébauches excessives, mais vivantes, il y a deux portraits achevés, ceux du père Grandet et de sa fille, dans le roman durable d’Eugénie Grandet.

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