Giraud s’exprime de la sorte : « Ces opuscules portent leur date en eux-mêmes et sont unis entre eux par un lien qui est visible aux yeux les moins clairvoyants. […] Saint-Évremond est l’écrivain de son temps qui a le mieux parlé en prose (car on avait Corneille en vers) de ces choses générales de l’Antiquité, et qui a porté les meilleurs jugements sur Alexandre, César, Pyrrhus, Annibal. […] Enfin, pour être et paraître quelque chose de plus, pour pousser ses essais jusqu’à l’œuvre, pour porter son esprit jusqu’au talent, il n’a manqué à Saint-Évremond qu’un enthousiasme, une ambition, une illusion, un mobile : il en faut aux plus heureuses natures. […] Elle se retira un beau matin en une petite maison de campagne qu’elle avait auprès de Londres, suivie de deux ou trois de ses domestiques seulement, et y porta deux grosses bouteilles d’une certaine liqueur très-forte, qui se fait avec de l’eau-de-vie et des jus d’herbes.
Maintes idées s’offraient à la fois : la première me portait à diriger mes pas près du roi-citoyen et à lui faire l’aveu de ma découverte ; l’autre, à faire un jour assez d’or pour former divers établissements dans la ville qui me vit naître ; une autre idée me portait à marier le même jour autant de filles qu’il y a de sections à Paris, en les dotant ; une autre idée me portait à me procurer l’adresse des pauvres honteux, et à aller moi-même leur distribuer des secours à domicile. […] mais elles ont été portées ; il y a des taches d’huile et de graisse presque toujours.