On a bien des fois traité cette question en France ; on la traite encore aujourd’hui ; mais personne n’y a porté plus de bon sens, des raisons plus pratiques, des arguments plus palpables. […] Il a porté dans cette œuvre une méthode nouvelle d’une grande beauté, d’une extrême puissance : le succès a été extraordinaire. […] Arrivé à Cork, il ne trouve point de chevaux pour le porter. […] Il est reçu entre deux haies de brigands demi-nus, armés de couteaux et de bâtons ; sous les pas de son cheval, on étend en guise de tapis des manteaux de grosse toile comme en portent les bandits et les bergers. […] Pas une seule des lois cruelles portées contre les non-conformistes par les Tudors et les Stuarts n’est rapportée.
Comme ce genre est son côté faible, il s’y est porté précisément avec toute sorte de démonstration et une apparence de prédilection qui, à la bien pénétrer, peut se trouver un peu vaine. […] Guizot, au début, l’avait aussi peu que possible, eu égard à sa distinction ; il a écrit peut-être quelques-unes des plus mauvaises pages qu’on ait lues en français (dans sa notice en tête de la traduction de Shakspeare) ; il s’est formé depuis au style écrit par l’habitude de la parole, et l’usage, le maniement si continuel et si décisif qu’il a eu de celle-ci, l’a conduit à porter dans tout ce qu’il écrit la netteté inséparable de sa pensée. — Cousin est peut-être celui des trois qui, sans effort, atteindrait le mieux au grand style d’autrefois et qui jouerait le plus spécieusement, plume ou parole en main, la majestueuse simplicité du siècle de Louis XIV. — Pour Villemain, par l’éclat même et les élégantes sinuosités de sa recherche, il trahit un âge un peu postérieur ; il enchérit à quelques égards sur le xviiie siècle, en même temps qu’il le rafraîchit, qu’il l’embellit avec charme et qu’il l’épure.