L’histoire politique, appuyée sur ses faits officiels, est aisée et grossière en comparaison. […] Ce résultat exquis et charmant de tant de siècles de christianisme et de monarchie, la société française, a toujours eu de bien autres proportions que les antichambres de Marly en 1662, ou, en 1789, les salons politiques et bourgeois qu’Edmond et Jules de Goncourt nous font traverser… Malheureusement, ces proportions, qu’il fallait chercher, voir et décrire, leur lorgnon parisien, transparent comme le cataplasme de la pauvre mule de Bartholo, n’a pas même l’air de s’en douter. […] qui ont commencé de populariser cette idée, dont tant d’esprits sont férus encore, que Paris, au point de vue politique aussi bien qu’au point de vue de l’esprit, des mœurs, du langage, des manières, est toute la France ! […] Mémoires politiques et littéraires (Les Œuvres et les Hommes.
Les suites des fautes commises sont longues, et leur résultat quelquefois incommensurable… Les royautés européennes, filles du Christianisme, qui avaient pour strict devoir de charité et de politique chrétienne de voler, dans l’atroce péril qui la menaçait, au secours de la Royauté française, quelles que fussent l’incapacité et les fautes personnelles de Louis XVI (il ne s’agissait pas de cela pour elles !), démontrèrent par la vacuité et la sordidité de leur politique, et par toutes les contradictions de leur diplomatie, qu’elles étaient égales en anarchie avec la France. […] Le froid de la politique d’une impératrice qui appelait son empire son petit ménage, resserrait le cœur qui aurait pu se dilater. […] Il allait toujours à travers tout, à travers les bassesses des politiques et des caractères, brassant cette boue, et l’odieux Léopold, le lâche Caïn de sa sœur qui n’eut même pas l’affreux courage de son fratricide, et l’orgueil stupide de Breteuil, et la haine hypocrite de Kaunitz contre la France, et enfin les lenteurs calculées des Brid’oisons de la Diplomatie, qui prirent même Gustave III dans la glu de leur formalisme.