La périphrase, telle que maniée par les poètes didactiques, n’est peut-être ridicule que par l’impuissance poétique dont elle témoigne, car il y a bien des manières agréables de ne pas nommer ce que l’on veut évoquer. […] Ce n’est pas la peur du mot propre qui lui fait décrire ce qu’il faudrait nommer, c’est la raideur de sa poétique et la médiocrité de son talent ; il n’est imprécis que par impuissance et il n’est très mauvais que quand il est imprécis. […] Albalat, qui prouve beaucoup de lecture, devrait essayer un catalogue des images par sujets : la lune, les étoiles, la rose, l’aurore et tous les mots « poétiques » ; on obtiendrait ainsi un recueil d’une certaine utilité pour la psychologie verbale et l’étude des sentiments élémentaires.
Le vicomte de Vogüé Cette très noble, grave, éloquente et poétique pensée, que rien ne détachait de son espoir, fut sans cesse occupée de regarder le spectacle de la vie moderne et d’y pressentir obstinément la présence d’un rêve. […] Bref, en 1891, publiant le Pèlerin passionné, il désavouait les Cantilènes ; et il déclarait mort le symbolisme, « école poétique éphémère et qui fut légitime », il préconisait « ce renouement de la tradition, qui est le but de l’École romane ». […] Et il aimait infiniment sa patrie, à cause de la neige et des cimes, à cause de la beauté d’une nature qui semble toute préparée pour les plus poétiques paraboles de la spiritualité ; il l’aimait aussi comme sa patrie, en toute simplicité de cœur et de mémoire.