/ 2581
548. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Depuis sa mort, ce Villon qui avait frisé la potence, considéré comme l’un des pères de la poésie, s’est vu, à chaque reprise et à chaque renaissance littéraire, recherché des meilleurs et salué. […] Plus d’un siècle après, Boileau lui faisait l’honneur de commencer par lui l’histoire, nécessairement très écourtée, qu’il donnait de notre ancienne poésie. […] On ne saurait la chercher dans une forme de poésie qui lui aurait été propre : il n’a rien inventé en ce genre, et la ballade, dont il use si bien, florissait avant lui depuis plus d’un siècle. […] [NdA] Les curieux qui pourront mettre la main sur un petit volume de poésies, Les Legs de Marc-Antoine le bohème (Paris, chez Masgana, 1858) sauront ce que je veux dire. […] Édélestand du Méril, les Poésies populaires latines du Moyen Âge (1847).

549. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Prenez Pétrarque, par exemple, le père de la Renaissance et le prince aussi de la poésie moderne (on ne rendait pas alors pleine justice à Dante) ; Pétrarque lui-même, en tant que poète toscan, est intraduisible. C’est ce côté intraduisible des poètes et des grands écrivains, historiens ou orateurs, que Du Bellay voudrait conférer comme marque et cachet d’originalité à notre propre idiome, à notre propre poésie. […] Il commence par avouer nettement qu’il ne se contente pas de ce qu’on a jusqu’ici, ni de la facilité de Marot, ni de la docte gravité d’Héroët : il estime qu’on peut en français davantage, et que notre poésie est capable d’un plus haut style. L’histoire qu’il essaye, à cette occasion, de tracer de notre ancienne poésie française est courte et défectueuse, comme le sera celle que plus tard donnera Boileau : le Roman de la Rose est son bout du monde. […] J’aurais aimé une poésie qui se ressouvînt et nous fît ressouvenir du voisinage de Bayard.

/ 2581