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1298. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

« La tragédie jouée par des bourgeois », c’était Alexandre Hardy qui l’avait mise en scène, — qui dira dans combien de ses huit ou neuf cents poèmes ?  […] L’Astrée, le Grand Cyrus, la Clélie sont des romans qui tiennent encore du poème, et même de la poésie ; Francion, le Roman comique, le Roman bourgeois tiennent encore de la farce, et, à vraiment parler, ne sont que des parodies. […] Assurément, dans nos plus anciens poèmes d’aventures comme plus récemment dans les romans des Gomberville, des La Calprenède et des Scudéri, l’amour avait joué son rôle ; et ce rôle était même capital. […] C’est comme encore quand il se demande pourquoi « l’homme qui passait sa vie à se plaindre de son sort, à tout blâmer et à tout critiquer », s’avisa de prendre en main contre Voltaire la cause de la Providence, passablement malmenée, en effet, dans le Poème sur le désastre de Lisbonne.

1299. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Il vivait dans le symbolisme comme dans son élément propre ; il pensait lui-même par symboles, et ses poèmes en prose, Antigone, Orphée, Hébal, sont des paraboles. […] La seconde tendance était plus dangereuse ; mais un critique littéraire ne peut en vouloir à Ballanche d’avoir eu une certaine influence sur des hommes, qui, poètes autant qu’historiens, ont donné à l’histoire la grâce captivante, l’intérêt passionné et la grandeur mystérieuse des plus beaux poèmes. […] Quinet avait fait un poème extrêmement confus, mais où se trouvent de magnifiques pages, Ahasvérus, avec des souvenirs de Ballanche combinés avec des réminiscences de Faust. Il en fit un autre avec les livres de géologie qu’il avait lus, et la Création est un poème des époques de la nature, beaucoup moins imposant, d’une suite beaucoup moins magnifique et puissante que celui de Buffon ; mais singulièrement captivant et pittoresque, et ample et vaste encore.

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