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362. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Il en fait plutôt un plaisir qu’une peine ; on le voit par les exemples qu’il en donne. […] Mais ni le plaisir, ni les voyages ne l’arrachent à son incurable tristesse. […] Au premier aspect, le Don Juan de Byron ne paraît être qu’un jeune homme amoureux du plaisir et de l’action. […] Enfin à dîner et le soir vifs sentiments de plaisir et joie complète d’exister. […] Il aime le plaisir, mais il ne croit pas à l’amour, c’est une sorte de Don Juan.

363. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Cette vivacité d’esprit dont je parle a cela de beau qu’elle éclaire ceux qu’elle touche, elle les pénètre d’évidence : on en aperçoit la sagesse et le vrai, d’une manière qui porte le caractère de ces deux choses, c’est-à-dire distincte ; elle ne fait point un plaisir imposteur et confus, comme celui que produit le feu de l’imagination ; on sait rendre raison du plaisir que l’on y trouve. […] Jouir d’une mine qu’on a jugée la plus avantageuse, qu’on ne voudrait pas changer pour une autre, et voir devant ses yeux un maudit visage qui vient chercher noise à la bonne opinion que vous avez du vôtre, qui vous présente hardiment le combat, et qui vous jette dans la confusion de douter un moment de la victoire ; qui voudrait enfin accuser d’abus le plaisir qu’on a de croire sa physionomie sans reproche et sans pair : ces moments-là sont périlleux ; je lisais tout l’embarras du visage insulté : mais cet embarras ne faisait que passer. […] Marianne est le plus joli de ses romans et se lit encore avec quelque plaisir. […] Le soin infini que met Marianne à ne pas donner son adresse au jeune homme, à Valville, non point par scrupule, mais par vanité, de peur qu’on ne sache qu’elle n’est que chez une marchande ; puis la manière toute simple en apparence dont elle se décide enfin à la donner, c’est encore un de ces sujets où l’auteur s’exerce à plaisir et plus volontiers même que sur la passion.

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