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2448. (1902) La poésie nouvelle

Dans l’histoire comme dans l’exotisme, Hugo n’était pas extrêmement scrupuleux : il inventait des noms de héros pour la rime, créait des villes pour son plaisir et combinait des luttes de peuples pour la seule joie de son imagination. […] Ailleurs, c’est un pastel aux nuances claires et légères ; ainsi cette plage marine toute ensoleillée, où aborde, comme au rivage de plaisir, la nef aux rames tranquilles : une foule joyeuse en débarque, le vizir et quelque négrillon porteur de la cage aux perruches et puis le sultan avec la sultane… Ailleurs encore, la description semble un badinage spirituel pour amuser une petite fille qui contemplerait la Nature comme on regarde les images : Le vent joue aux tiges des roseaux La marche de la forêt qui marche,‌ Ses tambours sont cachés sous l’arche‌ A l’ombre creuse du petit pont, Et ses fifres, les oiseaux, Un instant se taisent, prudents…     Il arrive aussi que la vision prenne plus d’ampleur et d’intensité. […] Riez, comme au printemps s’agitent les rameaux, Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève, ‌ Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ‌ Et dites : C’est beaucoup et c’est l’ombre d’un rêve.‌ […] Il les combinait comme à plaisir, s’amusant à les parer de beauté variée, attentif seulement à ce qu’elles évoquassent par leur éclat, par leur charme, par leur poésie spéciale, une qualité particulière du mystère, mais du mystère surtout.‌

2449. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Je cite les propres paroles de Mill ; elles sont si nettes, qu’il faut se donner le plaisir de les méditer.

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