N’est-il pas également vrai que, depuis vingt-cinq ou trente ans, quiconque cherche un remède aux maux dont nous soutirons n’en propose pas d’autre, sous le nom barbare d’altruisme, que de sacrifier notre individualisme ; que d’apprendre à nous oublier nous-mêmes dans les autres ; que de travailler à placer hors de nous l’objet de notre activité et le but de la vie ? […] Des prélats maladroits, au premier rang desquels on ne saurait hésiter à placer Fénelon, en persécutant le jansénisme à outrance, semblaient avoir travaillé pour ôter à la religion ce qui en faisait en quelque sorte le principal support, et le nerf. […] D’une manière générale, si l’on voulait caractériser nos grands siècles littéraires par rapport à l’idée qu’ils se sont formée de la marche de l’histoire, on dirait que le xvie siècle, celui de Ronsard et de Calvin, a placé son idéal dans l’imitation, la résurrection, ou la rénovation du passé.
Plusieurs des paroles d’Hamlet sont moins bien placées dans la bouche d’un prince que dans celle de l’auteur.