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639. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

« Pendant plusieurs années, la viande de boucher fut dans la maison une chose inconnue. » Robert allait pieds nus et tête nue : à treize ans, il battait en grange ; à quinze ans, « il était le principal laboureur de la ferme. » La famille faisait tous les ouvrages ; point de domestique ni de servante. […] Comme il tape du pied et comme il saute ! […] Voici par exemple « le vieux cornu, le vieux pied de bouc, qui nous a joué tant de mauvais tours, le chien sournois, surtout le jour où il s’est faufilé incognito dans le paradis » et a mis nos grands parents à mal. […] Arrivé à Édimbourg, il fut fêté, caressé, admis sur le pied d’égalité dans les premiers salons, parmi les grands et les lettrés, aimé d’une femme qui était presque une dame. […] Un perruquier chez lui fait tourner le ciel et la terre autour de ses perruques ; si la Révolution française prend pied partout, c’est que les magistrats ont renoncé à cet ornement. « Prenez garde, Monkbarns, dit-il piteusement en retenant par la basque de l’habit une des trois pratiques qui lui restent, au nom de Dieu, prenez garde.

640. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Pendant le repas, j’allai me reposer à l’écart au pied d’un arbre, et là je ne pus m’empêcher de réfléchir à la bizarrerie des destins de l’homme en ce bas monde, en me voyant par l’effet de la Révolution isolé de tous les rapports que j’ai dans l’Europe par mes objets d’étude, et de toutes les personnes qui me font l’amitié de désirer ma présence, et forcé au contraire à venir passer mon temps à travailler de mes bras au milieu d’une forêt pour concourir à l’avancement de la Révolution. […] Saint-Martin, dans ce débat, forcé à regret de se produire et de parler devant la galerie, le prend d’emblée avec Garat sur le pied non plus d’un élève, mais d’un maître : on reconnaît l’homme qui a longtemps médité sur les plus grands et les plus intimes problèmes de notre nature, et qui souffre d’avoir à en démontrer les premiers éléments. […] Son père, octogénaire et mourant, se fit apporter au pied de l’autel, et vint joindre ses bénédictions à celles du prêtre.

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