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1891. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Je puis goûter, dans la chaire chrétienne ou dans le livre d’un philosophe stoïcien, la malédiction jetée à la courtisane « en soi » ; mais sur les planches d’un théâtre, dans un lieu où, comme dit Bossuet, tout est prostitution… laissez-moi donc tranquille ! […] Fin, sournois, retors, avec des allures, parfois, de large bonhomie ; âpre, énergique, ambitieux, tyran à son foyer ; jovial, un peu libertin, prudhommesque, garde national philosophe du Caveau et citateur d’Horace… il est bien lui d’abord, Maître Guérin, mari d’une bonne femme bornée et timidé, millionnaire par quarante ans de travail enragé et tortueux, père d’un fils qui est lieutenant-colonel à trente-trois ans, et qu’il respecte vaguement, tout en le méprisant un peu pour son manque de sens pratique… et, en même temps, il représente des milliers de notaires et de bourgeois du bon pays de France et, par-delà, si vous voulez, la race des mangeurs voraces et envahissants en face de celle des rêveurs éternellement dupés et mangés, dont cet innocent Desroncerets est le type. […] Enfin, il me déplaît qu’ils aient mis de l’amour et des baisers dans le suprême entretien de l’assassin philosophe et de la pierreuse mystique. […] Une œuvre d’art est toujours ironique en ce sens qu’elle nous présente, en dehors de toute préoccupation vertueuse, des images du monde qui nous font au moins autant de plaisir que la vertu même… Quoi qu’il en soit, ce brave philosophe, que je comprends probablement tout de travers, trouverait, s’il vivait encore et s’il fréquentait les Variétés, de bien jolis exemples à l’appui de ses théories dans le théâtre essentiellement ironique et indiciblement élégant de MM.  […] qu’ils sont de grands philosophes et de bons nihilistes sans en avoir l’air !

1892. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Guidé par l’étude des anciens, il entra résolument dans la vraie carrière dramatique, entraînant sur ses pas, littérateurs, orateurs, philosophes et artistes. […] Lafosse, véritable philosophe, peu désireux de la fortune, faisant sa principale occupation de la poésie, était d’une distraction incroyable.

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