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1151. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Lesage était un philosophe pratique ; de bonne heure il aima mieux suivre son inclination et obéir à ses goûts que de se contraindre. […] Si l’imagination de l’auteur anglais n’a pas embelli les lieux, Lesage avait trouvé dans son faubourg l’ermitage du poète et du philosophe.

1152. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Encore une fois, ce n’est pas l’idée même que nous soyons à un âge de maturité, à une époque d’égalité et même de nivellement, et qu’il faille tirer le meilleur parti de la société moderne en ce sens-là, ce n’est pas cette idée qui est la fausse vue de Condorcet ; son erreur propre, c’est de croire qu’on n’a qu’à vouloir et que tout est désormais pour le mieux, qu’en changeant les institutions on va changer les mobiles du cœur humain, que chaque citoyen deviendra insensiblement un philosophe raisonnable et rationnel, et qu’on n’aura plus besoin, dans les travaux de l’esprit, par exemple, d’être excité ni par l’espoir des récompenses ni par l’amour de la gloire. […] Mais les passions des masses, une fois émues, n’obéissent pas ainsi au mot d’ordre des philosophes.

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