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485. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Tous les grands manieurs de peuples s’efforcent en effet de reconstituer l’État romain, et c’est son souvenir qui, revivifié par la Renaissance, vient présider à la genèse de l’État moderne. […] « Il n’y avait plus, dit Eusèbe 193, cette multitude de chefs, de princes, de tyrans et de gouverneurs de peuples. […] Ils offraient le singulier spectacle d’une société où il ne se trouvait ni grands seigneurs, ni peuple, et pour ainsi dire ni pauvres, ni riches204 » Ils partaient donc sans emporter l’idée de supériorités sociales préétablies. […] Aujourd’hui le peuple, répond Tipton 209, regarde le pouvoir fédéral comme l’unique pouvoir. […] Et par suite rien d’étonnant si, les autres circonstances aidant, cette unification « d’en haut » n’a pas normalement développé dans les couches profondes du peuple russe l’idée que tous les hommes égaux en droits.

486. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Il l’entoure de rayons et le montre au peuple. Pendant cette ostention, le peuple à genoux baisse la tête, prie et croit. […] Pauvre peuple ! […] Des âmes parlent à des âmes ; l’idéal descend sur le peuple. […] L’affirmation grossière, voilà ce qui convient au peuple, — et par peuple, comme disait Mme de Lambert, j’entends tout ce qui pense bassement et communément.

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