Joignez qu’Horace a, le premier, introduit dans la poésie latine les plus belles variétés de strophes grecques, sans compter certaines combinaisons de vers qui lui sont, je crois, personnelles. […] Or, le fond, c’est le monde considéré comme le champ de bataille de Dieu et du démon ; c’est la foi au surnaturel continu, au miracle chronique, à l’action directe et personnelle de Dieu sur les âmes et au jeu de la réversibilité des mérites.
De là la médiocrité — pour ne pas dire plus — de la plupart des pièces ; ce qui guide avant tout l’auteur, c’est le désir patent, que, dans sa pièce, le grand acteur à qui il la destine rencontre tout ce qui peut lui plaire, c’est-à-dire tout ce qui peut lui offrir des effets faciles et bien dans sa nature, flatter ses goûts personnels, même ses manies. […] L’auteur dramatique charpente, assemble, groupe ; il s’efforce de faire vivre, par effets de mise en scène, une action, d’exprimer par des synthèses expressives des caractères d’humanité, de tirer des effets compliqués de certains conflits personnels, presque toujours les mêmes.