Dans la Dame de la mer, Ellida, mariée au docteur Wangel, pour qui elle a de l’amitié et de l’estime, mais qui est de vingt-cinq ou trente ans plus âgé qu’elle, aime un marin, un pilote, un personnage mystérieux et vague, qui vient de temps en temps la visiter. […] Le personnage de Sonia ne serait-il que la fantaisie d’une imagination déclamatoire ? […] Cela finit par former, autour de chacun de ses drames, une atmosphère qui lui est propre, et dont l’air de vérité des personnages est augmenté. […] La conséquence, c’est une surveillance morale de tous les instants exercée par les personnages sur eux-mêmes, ou par l’auteur sur ses personnages. […] Les personnages supérieurs, chez Sand et Hugo, songent plus au bonheur de l’humanité qu’à leur propre perfectionnement moral.
Il y a là, sous l’écorce peu flatteuse de personnages des plus ordinaires, des cordes morales bien démêlées, bien senties. […] Ces personnages ne posent pas, mais ils vous regardent. […] … Tous ces personnages, hommes, femmes, enfants, sourient doucement, et à travers ce sourire perce une sorte de tristesse. […] Il y a cinq personnages. […] Aucun personnage ne se lie à l’autre ; il y a des trous entre eux.