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1594. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Un petit homme à la figure énergique, aux moustaches grises, à l’aspect d’un grognard ; marchant en boitaillant, et sans cesse, d’un coup de plat de main sec relevant ses manches sur ses bras osseux, diffus, débordant de parenthèses, zigzaguant d’idées en idées, déraillé, perdu, mais se retrouvant et reprenant votre attention avec une métaphore de voyou, un mot de la langue des penseurs allemands, un terme savant de la technique de l’art ou de l’industrie, et toujours vous tenant sous le coup de sa parole peinte et comme visible aux yeux. […] Les hommes y perdent leur piédestal comme les choses y perdent leur pudeur.

1595. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Le littérateur se dépêchait, se hâtait, avec un entêtement obstiné de pressurer, sans en vouloir perdre une minute, les dernières heures d’une intelligence, d’un talent prêts à sombrer. […] Cette faculté si hautement aristocratique chez lui, il la perd. […] … On trouvera — quand mon journal complet paraîtra — on trouvera à la date de décembre 1874, des notes prises par moi, dans les moments délirants d’une fluxion de poitrine, où je me croyais perdu.

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