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1869. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Le compagnonnage, qui à la pureté de ses pensées se croit parfois de l’amitié, est naïf, spontané, ému, sympathique, sans retour sur lui-même ; tandis que la camaraderie est réfléchie, retorse, égoïste, ne comptant les autres qu’au prorata des services qu’ils peuvent rendre. […] Dans les diverses tendances de sa pensée, dans les nombreuses vibrations de son genre de talent, dont aucune ne fut jamais assez retentissante pour l’emporter sur les autres et signifier la vocation, Gérard de Nerval m’apparaît plus fait pour l’érudition que pour toute autre chose.

1870. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Henri Mürger souffrit les mêmes souffrances qu’Hégésippe Moreau et si même son talent ne rencontra pas le même hasard de culture, si par ce côté-là il fut plus à plaindre que le poète de Provins, qui avait toutes les roses de son pays dans sa pensée, l’auteur de la Vie de Bohême eut tout de suite l’applaudissement collectif autour de son nom, et, plus tard, le temps de jouir d’une petite gloire, tandis que le pauvre Hégésippe n’a jamais fait manger à sa faim l’applaudissement de personne, pour la calmer. […] Il y aura même des pièces, comme Le Requiem d’amour, par exemple, où la hantise du souvenir de de Musset sera tellement tenace, que ce souvenir poursuivra le poète, non seulement dans l’image et dans la pensée, mais dans la pose, la coupe et l’allure de son vers !

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