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1205. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Ayant succédé à M. de Boze lorsque ce dernier mourut, il n’eut pas de pensée plus chère que d’enrichir le Cabinet du roi, confié à ses soins, de pièces nouvelles et rares, et il fut heureux lorsqu’en 1755, M. de Choiseul (alors M. de Stainville), nommé ambassadeur à Rome, lui offrit de l’emmener en Italie, de le loger chez lui à Rome et de lui faciliter tout le voyage. […] C’est, en effet, de ce séjour d’Italie que date la pensée du Jeune Anacharsis. […] Si correcte dans ses expressions et dans ses pensées ! […] Ce léger doute nous ramène à l’abbé Barthélemy, J’irai au-devant de toute pensée maligne. […] Il a de jolies et douces pensées à ce sujet.

1206. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Artiste dans la plus forte acception du terme, il exprime sa pensée en phrases irréductibles et ne voit dans l’art que la science du nombre, le secret de la grande harmonie. […] Il va faire paraître prochainement, dit-on, Le Premier Livre pastoral qui sera, dans sa pensée, une œuvre formulaire proposée à l’admiration et à l’imitation des jeunes romanistes présents et à venir. […] Après le dîner, il erre longuement sur les boulevards à la recherche de quelque pensée fugace qu’il va ensuite fixer en vers irréductibles à la terrasse d’un café. […] Mais dans sa pensée, ce livre était un manifesté destiné à lui rallier les poètes qu’effrayaient déjà les tendances ultra-symbolistes de Moréas. […] Le Progrès n’a pas à tenir compte de cette régression de la pensée, qui n’est pas même à la marche ascensionnelle de la civilisation ce que le moindre escarpement est à la pente des montagnes.

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