Au fond, dans ses meilleurs moments, ce n’est toujours qu’un peintre pour lequel les passions humaines, bonnes ou mauvaises, ne sont que des sujets de tableaux. […] Comme peintre de la nature, il n’oublie ni un brin d’herbe dans un sentier, ni une feuille qui tremble, ni un insecte posé sur cette feuille. […] Il a la prétention d’être réaliste ; si, par réaliste, il entend peintre du réel, il ne l’est pas. […] C’est un peintre, il est à son tableau. […] Victor Hugo a brodé sur cet évêque réel un évêque idéal, ce qui est le droit des peintres et des poètes.
On conçoit un tableau que le peintre peindrait pour soi. […] Grand peintre de portraits, il a, pour ses allégories gréco-romaines, rompu avec les écoles vraiment classiques qui perpétuaient en Chardin le vieil art français, en Watteau, le grand art flamand. […] Certes, vingt ans plus tôt, Lugné-Poë avait fait appel — pour encadrer les poèmes symbolistes très peu scéniques qu’il montait à l’Œuvre, à des peintres nouveaux, Vuillard, Bonnard, Sérusier, Maurice Denis. […] D’autres théâtres « à côté », à la suite de la Petite Scène qui poursuivait sa carrière, forçaient bientôt l’attention : le Rideau de Paris, le Rideau gris (de Marseille), la compagnie de fortune recrutée par Jean-Louis Barrault pour monter Numance de Cervantès et enfin le Théâtre des Quatre Saisons qui passe l’hiver à New-York et où le peintre André Barsacq, ancien collaborateur de Dullin et de la Compagnie des Quinze, donne actuellement sa mesure.