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1439. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Le peintre de l’amour le plus naturel et le plus touchant qui ait existé en France, Racine, même en payant le tribut au goût de son siècle, a mieux conservé la vraisemblance : il n’a jamais donné qu’aux femmes ces transports et cette frénésie de l’amour qui dégradent la raison ; ses héros amoureux ne sont jamais des forcenés et des fous.

1440. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Mais moi je vous avais dit, je vous avais lancé ces quatre mots comme des mots peuple ; peuple au point de départ ; peuple aussi, je le pensais, au point d’arrivée ; de peuple à peuple ; il fallait me répondre du même ton ; je m’attendais à tout, mais du même ton ; je vous avais mis ces quatre mots comme des mots d’atelier, entendons-nous bien, non pas comme des mots d’atelier de peintre et de Montmartre, (qui ne sont déjà souvent pas si mal, mais enfin c’est (aujourd’hui) un tout autre monde), mais comme des mots d’atelier d’ouvrier (j’en ai tant entendu dans mon enfance, de ces cordialités rudes, de ces feintes brusqueries, de ces bourrades parlées, dits d’un si bon cœur, entendus, reçus d’un si bon cœur), (et qui rebondissaient si bien, c’est-à-dire si juste, si dans le même ton qu’ils étaient partis, dans le même ton qu’ils avaient été lancés, à moins d’un comma près, à zéro près), (zéro virgule zéro), comme des mots de travail, comme un mot qu’on lance, comme un forgeron, comme le maréchal-ferrant, comme un mot qu’on lance dans l’intervalle que le lourd marteau sonne sur la lourde enclume.

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