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37. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Céard est un artiste si scrupuleux qu’en dehors des chroniques données aux quotidiens il écrit rarement, après d’infinies réflexions, se décide avec peine à prendre la plume. […] À son sens, si la vie qui nous entoure est d’une flottante veulerie, l’artiste doit prendre le temps et la peine de la condenser et de la présenter correctement : c’est un peu un corsetier. […] Il a non sans quelque peine, comme il appert des maladresses de Marthe, même des Sœurs Vatard, appris le métier de romancier réaliste. […] L’artiste a porté quatre ans son œuvre, avec amour, avec peine.

38. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

La sienne étoit si singulière, que personne ne put lire ses ouvrages, & qu’il avoit de la peine à se lire lui-même. […] Comme l’auteur se doutoit bien de la peine qu’on auroit à le lire, il eut l’attention de faire écrire souvent, dans une même page, les mêmes mots suivant l’usage ordinaire, & suivant ses nouvelles idées. […] Cette difficulté extrême d’articuler le son propre de chaque voyelle, de connoître toute la variété des accens de cette langue, de saisir certains sifflemens de syllabes finales, fait que l’Anglois ne se prononce bien qu’avec beaucoup de peine & d’usage. […] De serviles compilateurs de phrases, d’une langue qu’on a bien de la peine à entendre, plus amateurs des mots que des choses, osèrent se donner pour des oracles en fait de prononciation.

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