J’obéis à un sentiment de religieux amour pour la très belle, très claire et très noble langue de mon pays. […] S’il va pendant les vacances visiter son pays natal et la maison où il a passé son enfance, il sait qu’il faut s’attendrir, et il s’attendrit.
C’est alors le mot de Molière dans la bouche de tout un peuple : « Je prends mon bien où je le trouve. » Là est la bonne imitation ; l’autre n’est qu’un commerce de dupe, où un pays échange ses qualités contre les défauts d’un autre, et donne son or contre du billon. […] La démangeaison de se mêler de ce qui se dit et s’écrit, assez semblable aux courages que suscite l’odeur de la poudre, c’est là toute la vocation littéraire de l’amateur, vocation très commune dans un pays où l’on fait fortune par la conversation, et où tant de gens n’apprennent guère que de quoi causer.