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631. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Le pays où Homère chanta, où Orphée institua des mystères, où l’architecture éleva des temples dont nous allons encore admirer les ruines, où le ciseau de Phidias semblait faire descendre la divinité sur le marbre ; ce pays où l’air, la terre et les eaux avaient, aux yeux des habitants, quelque chose de divin, et où chaque loi de la nature était représentée par une divinité, dut produire un grand nombre d’hymnes en l’honneur des dieux qu’on adorait ; mais la plupart de ces hymnes furent défigurées par des fables et des contes de fées, faites pour les poètes et les peintres : elles amusaient le peuple et révoltaient les sages.

632. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Nourri de la sorte, formé parmi ses compatriotes, il resta toute sa vie l’homme de son pays et de sa ville natale ; il ne se dépaysa qu’autant qu’il le fallut, et le type originel en lui ne s’affaiblit jamais. […] Auprès d’eux, l’appel au calme et à la concorde, ce vœu déjà presque unanime du pays, était encore prématuré et intempestif jusqu’à paraître séditieux. […] Vous, députés honnêtes, qui restez mêlés aux tyrans de votre pays, mais que tous les bons citoyens distinguent et plaignent, vous ne pouvez plus opérer le bien, arrêtez quelquefois le mal. […] Enfin, quand vous resteriez tel que vous êtes, seriez-vous dans une autre position que Malouet, dont les lettres sont oubliées, et pensez-vous qu’en politique, dans un pays tel que celui-ci, rien dure plus de six mois ? […] Nous n’avons pas besoin de répéter ici ces louanges sans mesure que lui-même dédaigne ; il nous suffit de dire, dans un langage plus simple parce qu’il est plus vrai : Oui, ce citoyen a bien mérité de son pays.

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