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390. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Mais, dans quelque sens qu’on le prenne, ce sont des épigrammes excellentes que Le Riche et le Pauvre, que Les Cygnes et les Dindons, que Le Chien enragé, que Le Coup de fusil, que Les Taches et les Paillettes, et surtout Le Colimaçon. […] Voici l’autre fable ou épigramme, d’un ton tout différent, mais également excellente : Le riche et le pauvre. […] — « De la tige détachée, Pauvre Feuille desséchée, Où vas-tu ?  […]         J’ai vu le roi : le pauvre Sire !

391. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Quoiqu’il soit fort pauvre, ses déclamations d’idéaliste lui attirent l’amour d’une jeune fille noble, d’esprit résolu, prête à risquer avec lui un enlèvement. […] Dans la vie basse et grise d’un jeune homme pauvre, il a conservé une sensibilité délicate pour toute injustice ; les vexations dont on poursuit les libéraux l’ont jeté dans leur camp. […] Ils délassent de la rudesse de nos grands romanciers, par un esprit plus large et plus libre, par une sympathie miséricordieuse pour les souffreteux, les meurtris de la vie, les êtres incomplets, racornis et humbles ; leur air d’excuse pour les faiblesses et les lares de la nature humaine a quelque chose de la belle tendresse cordiale avec laquelle Rembrandt a peint les pauvres et les simples d’esprit. […] L’art du romancier russe dépeint des créatures plus contrastées et plus troublantes qu’une femme simplement hypocrite, et quant aux pauvres hères entraînés hors de la voie droite par les perspectives infinies de félicité qu’ouvre quelque amour naissant, il sait combien ils sont infortunés et dignes de pitié.

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