Mais, dans les premières années du règne de Louis XVI, à l’aurore des améliorations lentes tentées par Malesherbes et Turgot, le jeune ami des Trudaine avait conçu un rôle littéraire plus calme, plus recueilli, plus d’accord avec un loisir d’ailleurs assez voluptueux, une régénération de la poésie énervée du xviiie siècle par l’étude approfondie de l’antique, un embellissement ferme et gracieux de la langue, et une peinture naïve des passions et des faiblesses du cœur dans des cadres nouveaux. […] Cette influence n’atteignit pas non plus Béranger, dont les moules merveilleux étaient déjà fondus et les refrains de toutes parts voltigeants ; mais, s’il ne profita pas des perfectionnements de l’artiste, nul mieux que lui n’était fait pour entendre ce mélange d’étude et de passion, d’élaboration ingénieuse et d’enthousiasme147.
Séverin surprend leur entretien ; et, comme rien ne saurait diminuer sa passion (qu’importe ce qu’elle a fait, puisqu’il l’aime ?) […] » — Je sais que nul romancier, pas même George Sand, n’a su mêler aussi étroitement la vie des hommes et la vie de la terre sans absorber l’une dans l’autre ; ni mieux entrelacer l’histoire fugitive des passions humaines et l’éternelle histoire des saisons et des travaux rustiques Je sais aussi que rien n’est plus charmant que ses jeunes filles ; car, tandis que la campagne les fait simples et saines, la solitude les fait un peu rêveuses et capables de sentiments profonds La solitude, soit aux champs, soit dans les petites villes silencieuses, nul n’a mieux vu que M.