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530. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

c’est mieux que le diable ; il est cent fois plus dangereux ; il a en partage l’esprit, la grâce, la repartie, le courage, l’épée, la main blanche, l’ironie, la générosité, le sang-froid uni à la passion. […] Prenez toutes les pièces de Shakespeare, et dans pas une de ces tragédies, qui embrassent le ciel et la terre, vous ne trouverez plus d’espaces, et plus convenablement remplis par la passion, par le rire et par la terreur. […] — Et quand nous passions du sceptique à l’amoureux, notre étonnement redoublait. […] Il était bien amoureux et bien jaloux, il était au plus fort de sa gloire et de sa passion ; — il rencontre un pauvre, il lui donne un louis d’or […] L’auteur n’entend guère plus les passions qu’il ne sait l’histoire, et il se perd lui-même dans un chaos d’événements.

531. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Désormais muni d’un criterium certain, criterium tiré de la nature, le critique doit accomplir son devoir avec passion ; car pour être critique on n’en est pas moins homme, et la passion rapproche les tempéraments analogues et soulève la raison à des hauteurs nouvelles. […] « Dans les scènes touchantes produites par les passions, le grand peintre des temps modernes, si jamais il paraît, donnera à chacune de ses personnes la beauté idéale tirée du tempérament fait pour sentir le plus vivement l’effet de cette passion. […] Des gens qui se donnent si largement le temps de la réflexion ne sont pas des hommes complets ; il leur manque une passion. […] Peu d’hommes ont le droit de régner, car peu d’hommes ont une grande passion. […] L’élément particulier de chaque beauté vient des passions, et comme nous avons nos passions particulières, nous avons notre beauté.

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