/ 2537
1430. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Eux aussi croient connaître assez l’homme, ses mobiles intérieurs, ses motifs secrets d’action, ses passions, ses instincts ; et ils ne s’attachent en tout, comme Voltaire, qu’à la peinture des mœurs. […] Autant donc l’esprit classique avait en général témoigné de juste défiance de l’instinct et des passions, autant au contraire l’esprit encyclopédique a mis en eux de confiance insolente et cynique. […] « Il n’est rien tel qu’un heureux climat pour faire servir à la félicité de l’homme les passions qui font ailleurs son tourment » [Nouvelle Héloïse, partie I, lettre 23] ; et c’est la nature seule qui a procuré à Rousseau lui-même « quelques instants de ce bonheur plein et parfait, qui ne laisse dans l’âme aucun vide qu’elle sente le besoin de remplir » [Cf.  […] Ils ont senti frémir dans la Nouvelle Héloïse cette ardeur de passion qu’ils ne connaissaient plus eux-mêmes, mais dont ils se rendaient si bien compte que le théâtre et le roman ne leur donnaient qu’une impuissante et misérable parodie. […] — et qu‘en tout cas sa mort prématurée ne lui a permis ni d’en concilier les contradictions, — ni d’en développer toutes les conséquences. — Son culte pour l’institution sociale [Introduction à la connaissance, etc., ch. 43]. — Son indulgence pour les passions, et l’apologie qu’il en fait [Cf. 

1431. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Baudelaire.] » pp. 528-529

Laissez-moi vous donner un conseil qui surprendrait ceux qui ne vous connaissent pas : vous vous défiez trop de la passion ; c’est chez vous une théorie.

/ 2537