Mais parce que dans une île presque toutes les espèces d’une certaine classe sont particulières à cette station, il ne s’ensuit nullement que les espèces d’une autre classe ou d’une autre section de la même classe doivent être nécessairement locales. […] Aussi cette île, habitée par quatre-vingt-dix-neuf espèces d’oiseaux, n’en compte-t-elle qu’un qui lui soit particulier, encore est-il en relation étroite avec une de nos espèces européennes. […] Il est vrai que cette île peut avec doute être classée au rang des îles océaniques ; mais l’île de Norfolk, l’archipel Viti, les îles Bonin, les Carolines, les Mariannes et l’île Maurice possèdent toutes leurs Chauves-Souris particulières. […] On doit croire que l’île Charles est suffisamment peuplée par son espèce locale d’autant de Merles moqueurs qu’elle en peut contenir, car ils pondent annuellement plus d’œufs qu’il ne peut être élevé d’oiseaux ; et il est supposable également que l’espèce particulière à l’île Charles est au moins aussi bien adaptée à sa propre station que l’espèce particulière à l’île Chatham l’est à la sienne. […] La troisième édition anglaise portait ici : « Madère ne possède pas un seul oiseau qui lui soit particulier ; mais aussi presque chaque année beaucoup d’oiseaux européens ou africains y sont emportés par le vent, d’après ce que je tiens de M.
Si tel de ses jugements particuliers paraît « étroit », comme on dit, ce n’est que par une illusion ou un abus de mots : car toute une conception de l’esprit humain et de la destinée humaine tient dans l’ampleur sous-entendue de ses considérants. […] Mais d’abord nos erreurs sont sans conséquence ; elles ne sont pas liées entre elles ; elles ne portent que sur des cas particuliers : au lieu que si, d’aventure, M. […] Ou bien, quand l’œuvre est d’importance et qu’on veut « élever ses vues », on s’efforce de la situer historiquement dans une série de productions écrites ; ou bien, on recherche quel moment elle marque dans le développement, la dégénérescence ou la transformation d’un genre les genres littéraires étant considérés comme un je ne sais quoi de vivant et d’organique, qui existerait indépendamment des œuvres particulières et des cerveaux où elles ont été conçues… Cette critique-là, qui n’est qu’une idéologie, exclut presque entièrement la volupté qui naît du contact plein, naïf, et comme abandonné, avec l’œuvre d’art. […] Les raisons qu’on donne d’une impression particulière impliquent toujours des idées générales.