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901. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Je l’ai été recevoir au carrosse ; elle m’a laissé parler le premier, et après elle m’a fort bien répondu, mais avec un petit embarras qui vous aurait plu. […] Elle parle peu, au moins à ce que j’ai vu, n’est point embarrassée qu’on la regarde, comme une personne qui a vu du monde. […] Pour vous parler comme je fais toujours, je la trouve à souhait, et serais fâché qu’elle fût plus belle. […] Je vous prie, ma chère tante, de n’en point parler, en cas que je tienne la résolution que j’ai prise. […] Ce que Saint-Simon ne dit pas et qui n’est que piquant, c’est que le duc de Fronsac, depuis maréchal de Richelieu, qui mourut en 1788, et qui fut présenté à la Cour en 1710 (il n’avait alors que quatorze ans), avait eu aussi l’honneur de faire parler de lui à l’occasion de la duchesse de Bourgogne.

902. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

On croira que je me moque, mais laissons-la parler elle-même ; on n’est jamais mieux peint que par soi, du moment qu’on parle et qu’on écrit beaucoup : Cette nouvelle passion, dit-elle de son goût pour les exercices de cheval, ne me fit négliger ni la musique, ni l’étude. […] Dans sa correspondance d’alors il parle de Mme de Genlis comme de « la femme de Paris qui a peut-être le plus d’esprit ». […] Par exemple, l’été à Saint-Leu, chacun de ses élèves avait un petit jardin, qu’ils cultivaient eux-mêmes, et le jardinier qui les dirigeait ne leur parlait qu’allemand. Mais si l’on jardinait en allemand, on dînait en anglais, on soupait en italien ; le français se parlait bien assez dans les intervalles. […] dont je parlais l’autre jour, et qui embrassait les deux termes de l’art et de l’admiration humaine !

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