Ces deux livres sont les poésies lyriques, philosophiques et religieuses de M. de Laprade, et un autre dont je vais vous parler après. Mais avant de parler de ce dernier poème que j’ai reçu hier, que j’ai lu d’une seule haleine cette nuit, rappelons-nous deux heureuses journées déjà loin de nous, qui nous feront connaître Laprade. […] dis-je à Laprade, on brûle du désir de vous entendre sous ces mêmes chênes ; ils ont inspiré tant de vers que leurs échos, s’ils pouvaient parler, parleraient en strophes et murmureraient en rythmes. […] Terre où, dans mon berceau, les chênes m’ont parlé, Ta sève et ton murmure en ma veine ont coulé ; Il faut qu’un cri d’amour aujourd’hui te les rende. […] C’est à la prose de parler de ce qui passe ; c’est à la poésie de parler de ce qui est éternel.
En quoi, il eût été le plus hautement et évolutivement propre aux intellectuelles spéculations, tandis que par la phonalité (et par le sens du Rythme, qui, nous le verrons, ne s’en peut séparer), il aurait gardé l’émotivité et le mouvement même de la sensation traduite primordialement parle cri. […] Et il sied de ne point songer et s’attarder à notre vœu, — si l’organisme poétique ne perçoit et ne conçoit pas le monde, spontanément et en immanence, à travers des sons qui parlent. […] Parlerons-nous de répétitions de sons, pareils ou à divers degrés de hauteur et d’étendue, pour créer ainsi qu’une atmosphère hallucinée. Et parlerons-nous de l’Allitération. […] Leur prononciation le supprime, encore qu’ils osent parler de musique du Vers !