L’éminent critique crut devoir défendre de tout point l’aperçu de Boileau et l’appuya par des raisons réfléchies : il voyait dans Villon un novateur, mais utile et salutaire, un de ces écrivains qui rompent en visière aux écoles artificielles, et qui parlent avec génie le français du peuple ; contrairement à l’opinion qui lui préférait l’élégant et poli Charles d’Orléans, il rattachait à l’écolier de Paris le progrès le plus sensible qu’eût fait la poésie française depuis le Roman de la rose. […] Je laisse volontiers parler M. […] Plus tard enfin, banni de Paris, lorsque, chevauchant sans croix ni pile par tous les chemins de France et de Navarre, il promenait son exil et sa misère d’une frontière à l’autre, méditant déjà dans sa tête et dans son cœur les confessions et les plaintes douloureuses du Grand Testament, l’arbre et le buisson de la route ne lui avaient-ils donc jamais parlé et fait oublier un instant ses douleurs, comme ils devaient un jour, plus d’une fois, calmer celles de Jean-Jacques vagabond ? […] Où sont toutes ces demoiselles dont on a tant parlé ? […] [NdA] Celui même dont il a été si bien parlé tout récemment ( 1859) dans le Moniteur dans un article de M.
Mais, avant de revenir sur ce point qui mérite quelque discussion, je veux parler d’un travail important et neuf qui vient d’ouvrir à tous l’accès d’un Recueil souvent cité et très peu lu, l’Anthologie. […] Un jour, d’honnêtes filles, de pauvres ouvrières trop peu occupées, ont l’idée d’offrir à Minerve un don, pour obtenir plus de travail et de commandes ; Léonidas les fait ainsi parler : « Nous, filles de Lycamédé, Athéno, Mélitée, Phinto et Glinis, ouvrières diligentes, consacrons la dîme de notre cher travail, ainsi que la quenouille laborieuse, la navette qui parcourt en chantant les fils de la trame, l’actif fuseau, ces paniers naguère pleins de laine, et ces spathes pesantes, offrande modeste : pauvres et n’ayant que peu, nous donnons peu. » Pauvres filles en effet ! […] Que vos agneaux au moins viennent, près de ma cendre, Me bêler les accents de leur voix douce et tendre, Et paître auprès d’un roc où, d’un son enchanteur, La flûte parlera sous les doigts du pasteur. […] S’il fallait défendre le sens que je donne à cetteépigramme, je dirais que ce sont ici des ouvrières en pleine activité qui parlent, qu’elles offrent à la déesse la dîme de leur travail, et que, si elles y ajoutent les instruments mêmes, ce n’est pas sans doute qu’elles y renoncent, c’est probablement qu’elles n’ont fait qu’en changer. — « C’est en effet ce que l’on doit penser, me fait l’amitié de me dire M. […] Toutes corrections faites, voici l’ordre suivi dans cette exacte dévotion : il y a d’abord les statues en bois des Nymphes, puis les réservoirs qui forment bain pour y boire ; enfin le poète parle des statuettes plus petites (et comme des poupées), des Nymphes placées dans l’eau. » (Note de M.