Longtemps après, Voltaire, qui avait besoin d’un parfait philosophe, le plaça parmi les Quakers, sur les bords de la Tamise. […] Voilà pourquoi les ouvrages parfaits sont si rares ; car il faut qu’ils soient produits dans ces heureux jours de l’union du goût et du génie. […] M. de Bonald commence par poser en principe que l’homme naît ignorant et faible, mais capable d’apprendre ; « bien différent de la brute, l’homme naît, dit-il, perfectible, et l’animal naît parfait ». […] Nous avons vu M. de La Harpe abattu, comme Ézéchias, sous la main de Dieu ; il n’y a qu’une foi vive et une sainte espérance qui puissent donner une résignation aussi parfaite, un courage aussi grand, des pensées aussi hautes et aussi touchantes, au milieu des douleurs d’une lente agonie et des épreuves de la mort. […] Rien n’est plus propre que l’étude à dissiper les troubles du cœur, à rétablir dans un concert parfait les harmonies de l’âme.
Mais on leur répond : N’y a-t-il pas quelque chose de plus parfait, de plus rare, de plus noble, qui est aussi dans la nature ? […] Les caractères ne peuvent être attachants que de trois manières : ou par la vertu parfaite et sans mélange, ou par des qualités imposantes auxquelles le préjugé a lié des idées de grandeur et de vertu, ou par un assemblage de vertus et de faiblesses reconnues pour telles. […] L’égalité parfaite semble être nécessaire entre les amis, et relever le caractère de l’un et de l’autre. […] Le genre comique français, le seul dont nous traitons ici, comme étant le plus parfait de tous, se divise en comique noble, comique bourgeois et bas comique. […] Le poème lyrique ne représente pas des êtres d’une organisation différente de la nôtre, mais seulement d’une organisation plus parfaite ; ils s’expriment dans une langue qu’on ne saurait parler sans génie, mais qu’on ne saurait non plus entendre sans un goût délicat, sans des organes exquis et exercés.