Il aime l’ordre, il en met partout. » Avec cette justice parfaite et cette bonté qui dérivait de la règle et du tempérament, il ne cessa de faire du bien dans ses alentours, et les gens de Montbard l’adoraient. […] Je ne sais où l’on a pris que le style de Buffon a de l’emphase : il n’a que de la noblesse, de la dignité, une magnifique convenance, une clarté parfaite. […] Le plus parfait écrit de Buffon, je l’ai dit, est son discours ou tableau des Époques de la nature qu’il publia en 1778, à l’âge de soixante-et-onze ans, et qu’il avait fait recopier, assure-t-on, jusqu’à dix-huit fois (rabattez-en, si vous le voulez) avant de l’amener au degré de perfection qui le pût satisfaire.
Et c’est cette représentation que se fait mon âme de vos perfections, qui est le fondement de la parfaite estime que j’ai pour vous. […] Sans doute que le bonheur dont j’allais jouir était trop parfait pour pouvoir devenir ici-bas mon partage, et c’est (oui, je l’espère fermement, mourant en bon chrétien, et avec la tranquillité que m’inspire le témoignage de ma conscience), c’est pour m’en rendre participant dans une autre vie que le Maître suprême de nos destinées va me retirer de celle-ci. […] Je crois que cette amitié de M. de Suhm et de Frédéric, ainsi interceptée et brisée par la mort au moment même où celui-ci arrive au trône, a quelque chose de plus idéal et de plus pathétique : M. de Suhm est comme le Vauvenargues de Frédéric, qui n’eut plus ensuite d’ami aussi parfait ni aussi charmant.