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1711. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Un de ses amis lui reprochait une fois, — ou plutôt il ne lui reprochait pas, mais il lui faisait observer, — que le christianisme de ses Réflexions sur l’Évangile n’était pas celui de ses Réflexions sur l’Imitation et Lamennais lui répondait : « C’est que l’Imitation, comme le christianisme du moyen âge, dont elle est la plus parfaite expression, ne s’occupe que de l’individu, point de la société : elle tend à séparer les hommes des hommes par une sorte d’égoïsme spirituel, qui fait que chacun, dans la solitude et dans la quiétude, ne s’occupe que de soi, de ce qu’il appelle son salut… L’Évangile, au contraire, pousse à l’action, à tout ce qui rapproche les hommes et les dispose à concourir à une œuvre commune, qui n’est autre que la transformation de la société… Il y a un monde entre ces deux tendances et entre ces deux esprits. » Que si son œuvre a donc été, comme on l’a vu, de travailler de tout son effort au triomphe de l’esprit de l’Évangile sur l’esprit de l’Imitation, on peut dire qu’il a consacré toute sa vie à préparer la solution de l’un des plus grands problèmes du siècle. […] Très volontiers, s’il ne vous avait pas lui-même avertis qu’en « parfait comédien » il avait dû « façonner son esprit à tous les sophismes comme à toutes les corruptions » ; et j’aime les comédiens au théâtre, mais je m’en défie à la ville. […] C’est qu’aussi bien la nature de son talent et l’inspiration la plus générale de sa poésie se trouvaient en parfait accord avec les tendances de son temps. […] Avec la gaucherie de sa parfaite ingénuité, elle essaie de provoquer une explication de Francis. […] Formé d’abord à l’image de Dieu, ou dégagé comme homme, par une lente évolution, de l’anthropopithèque qui le contenait en puissance, on peut essayer de prouver « que s’il n’a jamais été ange, ou jamais plus parfait qu’aujourd’hui, jamais non plus il n’a été plus animal que maintenant, ni jamais dépourvu de raison ».

1712. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Ensuite on considère par métaphore les diférentes situations de l’esprit et du corps, les diférens états de la fortune, en un mot les diférentes maniéres d’être, come autant de lieux où l’home peut se trouver ; et alors on dit par extension, être dans la joie, dans la crainte, dans le dessein, dans la bone ou dans la mauvaise fortune, dans une parfaite santé, dans le desordre, dans l’épée, dans la robe, dans le doute, etc. […] Voici les principales raisons pour lesquelles il n’y a point de synonimes parfaits. S’il y avoit des synonimes parfaits, il y auroit deux langues dans une même langue.

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