Je l’ai commis avec une parfaite lucidité de conscience, méthodiquement, en toute sécurité. […] Mais il veut que ce crime qui restera inconnu, sur lequel il va édifier son bonheur, soit commis avec toute la prudence possible et que nul être au monde ne puisse deviner en lui le meurtrier ; froidement, comme un personnage de Poe, je le répète, il examine les diverses « méthodes » ; en vain il regarde l’enfant qui tète, qui boit la vie, il ne rêve que sa mort, en choisit lentement le moment et finit par commettre le crime avec une parfaite sécurité ; mais, si bien amenée que soit la scène, et c’est ici que l’humanité triomphe, il est un moment où la nature reprend ses droits, où tous les raisonnements captieux, les faisceaux de syllogismes les mieux liés se dénouent, c’est un véritable assassin qu’on a devant soi, et quel assassin ! […] Conteur parfait, M. […] Derrière les formes visibles, changeantes, imparfaites du monde et des êtres, lui apparaissaient les formes invisibles, parfaites, à jamais rayonnantes de ces mêmes êtres, que voit l’esprit et qui sont leurs modèles éternels.
Elle éprouve à se donner, dans le complet abandon et le parfait oubli de soi, un plaisir qui n’est qu’une forme pervertie du plaisir qu’on trouve dans le sentiment de l’abnégation. […] Bouilhet, pour sa part, lui répétait que cent vers, s’ils sont irréprochables, suffisent à la réputation d’un artiste ; il lui faisait comprendre que le travail continuel et la connaissance profonde du métier peuvent, dans un jour d’heureuse rencontre, amener cette éclosion de l’œuvre courte, unique, et aussi parfaite que nous la pouvons produire. […] On n’est pas parfait. […] Il a bien senti que c’était lui qui était menacé, et dans une de ses créations les plus parfaites.