Ainsi leur déclamation précipitée a paru une maniere de réciter toute nouvelle. […] La gesticulation précipitée de ces acteurs aura paru des mouvemens convulsifs à ceux qui avoient été accoutumez à une récitation plus unie et plus lente. […] La nouvelle maniere de réciter aura donc paru fort extraordinaire aux romains dans ses commencemens, mais ils s’y seront habituez dans la suite, parce qu’on s’accoutume facilement aux nouveautez, qui mettent plus d’action et qui jettent plus d’ame dans les représentations théatrales. […] Le petit Moliere avoit à peine montré par deux ou trois airs qu’il étoit possible de faire mieux, quand Lulli parut, et quand il commença de composer pour les ballets de ces airs qu’on appelle des airs de vitesse.
Non qu’il n’y ait que chiffons, en ce chef-d’œuvre monté sur pointes d’aiguilles ; il y a aussi tout ce qui peut paraître suffisamment imposant en Belgique ou ailleurs et digne de la lecture des hommes. […] Seulement, nous l’avouons, nous, avec franchise, la femme de cette politique, de cette histoire et de toute cette littérature, quoiqu’elle soit protégée et même éclairée par la merveilleuse distinction de son être, par la formidable finesse de femme qui n’est jamais dupe des grosses choses du temps ; et quoiqu’elle sache très bien plonger toujours sa longue épingle au point juste où il faut la plonger, la femme nous plaît moins alors en ces sujets, et nous paraît beaucoup moins elle ! […] comme il se serait enivré de cette frivolité ravissante, qui paraît ennuyeuse à des écrivains belges, lesquels ont, comme on sait, le droit d’exiger qu’on soit intéressant et grave, et quoiqu’il fût, lui, de race, moitié Belge et moitié Autrichien ! […] [Article original paru dans Le Pays, 31 décembre 1860.]