Je ne le trouve pas juste pour Diderot, par exemple. […] Elle dit uniquement qu’elle se meurt, et que j’ai si puissamment contribué à son plaisir en cette vie qu’elle se croit permis de me le dire, en me priant de brûler sa lettre, ce que, par exemple, je ne puis faire ; car j’estime plus une semblable lettre, écrite en pareille situation, que le plus beau diplôme de Gœttingue. […] Elle ne trouve point, par exemple, la maréchale de Luxembourg suffisamment polie ni attentive envers elle ; la maréchale ne lui rend guère ses visites : elle ne laisse pas d’être sensible à ces légers manques. […] Je prends presque au hasard, dans la suite complète des lettres de Rousseau à Mme de Verdelin, quantité de mots touchants et émus qui sont en parfaite contradiction avec le ton à demi ironique et aigre-doux qui règne dans la page des Confessions où il est parlé d’elle ; par exemple : « Votre éloignement me fait bien sentir ce que j’ai perdu ; vos bontés ne m’ont fait d’effet que quand elles m’ont été ôtées, et je puis vous dire d’un cœur vraiment pénétré qu’elles vous ont acquis un serviteur fidèle, qui le sera jusqu’à son dernier soupir.
La première idylle, par exemple, est du ton plein et moyen de la poésie bucolique. D’autres idylles montent ou descendent : la quatrième, par exemple, entre Battus et Corydon, n’est réellement pas un chant, et n’offre qu’une causerie fredonnée à peine, un peu maigre et agreste de propos, et très-voisine de la prose. […] La première idylle, on l’entrevoit par le peu que nous avons dit, à la fois douce et grave, et composée avec art, mérite le rang qu’elle occupe en tête du recueil ; un ancien a eu raison de dire qu’elle justifie ce mot de Pindare : « A l’entrée de chaque œuvre, il faut placer une figure qui brille de loin. » Si je pouvais me donner toute carrière3, j’aurais peine à ne pas aller droit, comme la chèvre, aux parties scabreuses et, pour ainsi dire, aux endroits escarpes de Théocrite, à cette idylle quatrième, par exemple, qui semblait si peu en être une aux yeux de Fontenelle, et dont le trait le plus saillant vers la fin est une épine que l’un des interlocuteurs s’enfonce dans le pied, et que l’autre lui retire. […] Maintes fois, par exemple, s’il est permis de la nommer en ce voisinage profane, Notre-Dame la toute-clémente pardonna ses méfaits au pécheur qui n’était dévot qu’à elle, même aux dépens d’autrui ; elle fit des miracles pour le sauver.