Seulement ils ne sont pas muets, eux, et leur meule, le plus souvent de pierre, ils l’ont au cou ou sur le cœur… II Tel ne s’élève point, comme la Tour seule, à toute page du livre d’aujourd’hui (et on le regrette), le poète qui souvent y poind cependant fin, acéré, brillant comme l’aiguille solitaire d’un dôme caché encore par le terrain et qui perce le ciel, en rayant au loin l’horizon ! […] Nous raturerons hardiment la moitié au moins de ce volume de trois cents pages, et nous dirons quel charmant livre, quel pur et profond volume on ferait avec l’autre moitié !
Sur le sommet de sa montagne, M. de Laprade s’est ressouvenu qu’en fin de compte il était un homme de son temps, de ce temps essentiellement endoctrineur et professeur, et il a prêché sa poésie après l’avoir chantée, dans une préface de soixante pages, encore plus Revue des Deux-Mondes que tout le reste. […] L’auteur des Idylles héroïques, en nous parlant souvent dans ses pages les plus champêtres du bon pain blanc, du bon grain, du cher petit ange, etc., etc., se place dans le ton de ce fameux « petit sou. » Il est plus à l’aise dans la peinture, mais il peint épais quand il pense à être coloriste.