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662. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Pasquier au ministère des affaires étrangères, parce qu’elle m’ouvrirait une porte pour sortir d’ici. […] Presque tous les amis de madame Récamier entrèrent, en effet, successivement à l’Académie ; ce n’était pas qu’elle en ouvrît les portes, mais c’est que l’élite des bons et grands esprits aimables était attirée tour à tour par le charme grave de son salon ; ils croyaient se consacrer aux regards de la postérité en illuminant leurs fronts d’un rayon du front olympien de M. de Chateaubriand. […] À ce moment la porte s’ouvrait aux visites : le bon Ballanche venait le premier, et d’ordinaire avait déjà vu madame Récamier ; puis un flot plus ou moins nombreux, plus ou moins varié, plus ou moins animé, d’allants, de venants, au milieu desquels se retrouvait le groupe des personnes accoutumées à se voir chaque jour, quelques-unes plusieurs fois par jour, et, comme le disait M.  […] Quand je repasse par hasard dans cette grande rue suburbaine et tumultuaire de Sèvres, devant la petite porte de la maison où vécut et mourut Ballanche, je m’arrête machinalement devant la grille de fer de la cour silencieuse de l’Abbaye sur laquelle ouvrait l’escalier de Juliette.

663. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Un des lieux communs le plus souvent répétés par les esprits vulgaires est celui-ci : « Initier les classes déshéritées de la fortune à une culture intellectuelle réservée d’ordinaire aux classes supérieures de la société, c’est leur ouvrir une source de peines et de souffrances. […] Jusque-là, prêcher la liberté sera prêcher la destruction, à peu près comme si, par respect pour le droit des ours et des lions, on allait ouvrir les barreaux d’une ménagerie. […] Hâtons-nous donc d’ouvrir nos rangs. […] Fermez les clubs, ouvrez des écoles, et vous servirez vraiment la cause populaire.

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