L’un des premiers ouvrages de Marivaux fut L’Iliade travestie (1716), qu’il fit moins encore pour déprécier le divin Homère que pour venger La Motte des grosses paroles de Mme Dacier. […] S’ils n’ont pas produit des ouvrages plus durables et qui soient de nature à nous plaire encore, « prenez-vous-en, dit-il, aux siècles barbares où ces grands esprits arrivèrent, et à la détestable éducation qu’ils y reçurent en fait d’ouvrages d’esprit. […] qu’il naîtrait de beaux ouvrages, s’écrie-t-il, si la plupart des gens d’esprit qui en sont les juges tâtonnaient un peu avant de dire : Cela est mauvais ou Cela est bon ! […] L’ouvrage parut en onze parties, et, comme nous dirions, en onze livraisons (1731-1741) ; il y manque une conclusion ; la douzième partie qu’on y a jointe n’est pas de Marivaux. […] Quand il a une vue, il la dédouble, il la divise à l’infini, il s’y perd et nous lasse nous-mêmes en s’y épuisant : « Un portrait détaillé, selon lui, c’est un ouvrage sans fin. » On voit à quel point il procède à l’inverse des anciens, qui se tenaient dans la grande ligne, dans le portrait fait pour être vu à quelque distance, et combien il abonde dans le sens et l’excès moderne, dans l’usage du scalpel et du microscope.
Poirson, du sein de sa retraite où il ne peut s’empêcher d’être laborieux comme toujours, vient de publier un ouvrage qu’il préparait depuis longtemps, une Histoire du règne de Henri IV, dans laquelle il a rassemblé tout ce qu’une application persévérante et vigoureuse lui a permis d’apporter de documents, de réflexions et de faits de toute sorte. […] Une idée domine l’ouvrage de M. […] Cette partie de l’ouvrage de M. […] Mécène n’a pas plus directement conseillé à Virgile d’entreprendre ses Géorgiques après les guerres civiles que Henri IV n’a inspiré Olivier de Serres, et ne l’a incité à donner son excellent, et plantureux ouvrage, le Théâtre de l’agriculture et ménage des champs. […] [NdA] Il m’est impossible, en réimprimant cet article, de ne pas avoir présente une séance intérieure de l’Académie française (14 mai 1857) dans laquelle, à propos du prix Gobert qu’on avait à décerner, des jugements et opinions détaillés ont été donnés par chaque membre sur les deux ouvrages qui étaient en concurrence, l’Histoire de France de M.