Il me souvient de l’avoir vu un jour à l’Institut, ayant oublié son habit de cérémonie et portant un costume d’été, de couleur nankin indécis, et tout, l’habit, le gilet, jusqu’aux gants, et, Dieu me pardonne ! […] Au lieu d’écrire simplement de Bolingbroke, de Walpole, de Junius, de Burke et de Fox, Rémusat a écrit des dissertations sur les principes constitutionnels, sur l’aristocratie, sur la religion, sur toutes ces choses, enfin, qui sont le pont aux ânes de tous les dissertateurs politiques, pont qu’un tour de roue de siècle fait crouler et sur lequel, d’ailleurs, Rémusat ne s’avance pas avec une de ces magnifiques allures qui, pour l’âne, font oublier le pont… Rien de plus médiocre que cette partie de son travail.
Il a bientôt oublié le reproche qu’il faisait, avec tant de raison, à Théodore de Banville, de ne jamais chercher Dieu et de ne pas entendre le cri du cœur dans sa poésie de castagnettes, et, comme lui, tout à coup, il revient au bourdonnement de cette abeille d’Attique que nous avons tant entendue, et que Platon lui-même trouverait maintenant une bien monotone et bien ennuyeuse petite bête. […] Mais il fallait précisément un degré de christianisme que n’a point Henri Cantel, même dans les moments où il s’oublie dans le christianisme de son enfance, ignorant et involontaire.