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1183. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Pour résumer mon opinion, faute de la documenter, il me semble que Mistral a eu raison d’évoluer, si cela lui causait du plaisir ; que le vers libre a servi très heureusement a un grand nombre de poètes, et qu’il y persévérera, j’ose l’espérer ; que le Parnasse a constitué une pléiade très intéressante et respectable ; que le Symbolisme est antérieur au déluge, s’il faut en croire la Bible et finalement, que la Poésie française a beaucoup d’avenir, comme le Nègre, si elle continue. […] Les jeunes gens qui osèrent hier une poésie libre et autochtone ne s’étaient point trompés, sans doute, car leur révolte fut consacrée par d’exquises, tragiques et merveilleuses œuvres. […] Je n’ose vous offrir ; ne serait-ce corruption ? […] Des traductions, écrites ou parlées, m’ont bien laissé voir dans ses œuvres la matière de merveilleux poèmes ; mais. je n’oserais, sur le résultat total — faute de savoir lire !  […] Huret ; nous avons été gratifié, très cordialement, d’une lettre dont nous ne pouvons donner que des fragments : Cher Monsieur et confrère, N’étant point de langue d’oc, je n’oserais approuver ni improuver avec assurance la tentative du grand poète Mistral.

1184. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Alors s’est déclarée, dans les âmes françaises, une étrange maladie et que j’ose appeler l’amour mystique de la défaite. […] Le scepticisme qui fut, je n’ose dire la formule, mais l’habitude de notre jeunesse, ne nous était pas du tout pénible. […] À peine ose-t-on, sur un livre de ce genre, épiloguer. […] … Mais, en général, il n’ose pas ; et il retient sa verve, comme s’il se sentait épié par les érudits. […] Il n’osa plus lire de grec : involontairement, et avec un art quasi pervers, il le modifiait.

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