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591. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Cette représentation, on la pousse hors de l’espace, pour qu’elle n’ait plus rien de commun avec la matière d’où l’on était parti : quant à la matière même, on voudrait s’en passer, on ne le peut cependant, parce que ses phénomènes présentent entre eux un ordre si rigoureux, si indifférent au point qu’on choisit pour origine, que cette régularité et cette indifférence constituent véritablement une existence indépendante. […] Tout se passera donc enfin comme si, par un véritable retour des actions réelles et virtuelles à leurs points d’application ou d’origine, les images extérieures étaient réfléchies par notre corps dans l’espace qui l’environne, et les actions réelles arrêtées par lui à l’intérieur de sa substance. […] Nous saisissons ici, à son origine, l’erreur qui conduit le psychologue à considérer tour à tour la sensation comme inextensive et la perception comme un agrégat de sensations. […] Et enfin la représentation elle-même devra être posée comme un absolu : on ne voit ni son origine, ni sa destination. […] Il faut les poser comme autant d’absolus, dont on ne voit ni l’origine ni la fin.

592. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

À l’origine ou au terme de tous nos sentiments exaltés, quelles crudités physiologiques ! […] Les célèbres discours sur l’influence des lettres et sur l’origine de l’inégalité nous semblent des amplifications de collège ; il nous faut un effort de volonté pour lire la Nouvelle Héloïse. […] Au bout de quinze jours, il lui apporta Les bijoux indiscrets et cinquante louis. » (Mémoires sur Diderot par sa fille.) — La Religieuse a une origine semblable ; il s’agissait de mystifier M. de Croismare.

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