En dépit de cet aspect de retraite, de débandade, de panique, les mobiles, qui attendent des ordres, et sont dans le désarroi de corps non commandés, sont un peu pâles, mais avec un air de décision. […] Peut-être va-t-on s’apercevoir que, depuis cette date, notre existence n’a été qu’une suite de hauts et de bas, une suite de raccommodages de l’ordre social, forcé de demander à chaque génération un nouveau sauveur. […] Je suis obligé de revenir à pied, en une nuit noire, où ne s’élèvent dans le sommeil de mort de Paris que deux bruits : le geignement lointain de la Manutention de Chaillot, et le bourdonnement éolien d’un télégraphe, qui transporte les ordres bêtes de la Défense nationale.
Mais, il faut bien aussi le savoir, ce n’en est pas moins le moraliste en Rousseau qui les a séduits ou conquis ; la possibilité qu’ils ont cru voir de relever sur les bases de sa morale tout ce que la Révolution avait fait de ruines ; et le commencement ou la promesse d’un nouvel ordre de choses. […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres essentielles de Bonald sont : la Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile, 1796 ; — son Essai analytique sur les lois de l’ordre social, 1800 ; — son Divorce considéré relativement à l’état domestique et à l’état de société, 1801 ; — sa Législation primitive, 1802 ; — ses Recherches philosophiques sur les premiers objets de nos connaissances morales, 1818 ; — deux volumes de Mélanges, 1819, formés d’articles parus dans le Mercure de France, de 1801 à 1810 ; — quelques discours, et différents opuscules politiques ou religieux. […] Quel ordre de pensées et de sentiments a-t-il développé dans le monde ? […] — Mais qu’il semble bien plutôt que ce soient des raisons de l’ordre « philosophique » ; — dont il n’a cherché que plus tard la justification dans l’exégèse ; — et bien plus tard encore dans l’histoire naturelle. — L’Avenir de la science, 1849 ; — et que Renan serait tout entier dans ce livre. — si la popularité n’avait plus tard dégagé de lui, — le dilettante et le « baladin », — que personne pendant longtemps n’y a pu soupçonner.